L’Histoire de Sayyida Al Hurra, pirate et épouse du roi du Maroc

Reine et pirate, Sayyida al-Hurra bint Ali ibn Rashid est une figure emblématique de la femme forte et indépendante sur le territoire islamique du XVIe siècle. Retour sur l’histoire singulière de cette épouse du roi du Maroc.

Une enfance semée de mystères

De l’enfance de Sayyida Al Hurra, peu de choses sont révélées. Même sa date de naissance ne peut être précisée avec certitude. Elle serait venue au monde vers 1493, d’un père musulman, Ali ben Moussa ben Rachid, et d’une mère espagnole, Zahra Fernandez. Autre point impossible à définir avec certitude : son prénom. Pour certains, elle serait Aïcha, pour d’autres, elle s’appelle Fatima.

Sayyida Al Hurra est surnommée Sitt al-Hurra, qui signifie « La Dame Libre », eu égard à l’indépendance dont elle a su faire preuve au terme de son premier mariage. En plus de son indépendance, elle est connue pour sa grande intelligence et son grand sens de la stratégie.

Des alliances vers le pouvoir

Le père de Sayyida Al Hurra est fondateur et prince du royaume de Chefchaouen. C’est dans cette localité qu’il installe sa famille, partie en exil après la Reconquista de Grenade par Ferdinand le Catholique et Isabelle la Catholique, alors souverains d’Espagne.

Lorsque Sayyida Al Hurra a 16 ans, son père la marie à Ali Al-Mandri, prince de Tétouan, un royaume voisin de Chefchaouen. Al-Hurra apprend à ses côtés les arcanes de la gouvernance et de la diplomatie. Au décès de son mari, elle lui succède à la tête du royaume.

Après quelques années, Al-Hurra et Ahmed al-Wattassi créent une nouvelle alliance en convolant en justes noces. Elle ne quitte pas pour autant son trône. De Tétouan, elle gère les relations diplomatiques principalement avec les Portugais.

Entre négociations et piraterie maritime

Pour Sayyida al-Hurra, son expulsion du Royaume de Grenade reste un motif de vengeance. Elle crée une autre alliance, cette fois avec Arudj Barberousse, un corsaire, avec qui elle organise des expéditions pirates bien connues en Méditerranée et dans le détroit de Gibraltar. Les expéditions visent à dépouiller les navires de leurs chargements en or et autres trésors. Les membres des équipages portugais et espagnols sont faits prisonniers. Al-Hurra n’accepte de les libérer qu’après d’âpres négociations.

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