Interview du Capitaine Rémi

Filovent : Bonjour Capitaine ! Peux-tu te présenter ?

Capitaine Rémi: Je suis le Capitaine Rémi. Il y a deux ans, j’ai décidé d’être le Capitaine de ma vie. J’ai écrit ma liste de rêve et je suis parti au bout du monde pour les réaliser sous forme de défi. L’un de ces rêves : Traverser l’Atlantique en voilier. Un rêve devenu réalité puisque j’ai eu la chance de rejoindre un équipage de 4 personnes sur un voilier de 10 mètres. Nous sommes partis de Martinique pour arriver 35 jours plus tard à La Rochelle. Toute cette aventure a été retranscrite dans une websérie « Ma traversée de l’Atlantique » afin de vous montrer les dessous d’un tel voyage.

Comment t’es-tu posé la question « qu’aimerais-tu faire avant de mourir » ?

Dans la vie, il y a des rencontres qui marquent et celle que je vais vous raconter m’a particulièrement touchée. J’étais dans un avion et à côté de moi se tenait une dame d’une cinquantaine d’années. Nous discutions de tout et de rien et là, elle me confie la raison de sa présence dans cet avion en direction de Cuba. Elle m’explique qu’il y a deux ans, elle a décidé de changer radicalement de style de vie et de profiter enfin. Pourquoi ? Car elle a perdu son mari du jour au lendemain suite à un AVC. La mort de son mari lui a fait réaliser que tout pouvait s’arrêter, là, maintenant, sans prévenir, et qu’il fallait donc profiter au maximum…

Alors depuis, la question trotte dans ma tête et j’aime la poser aux gens que je rencontre : qu’aimerais-tu faire avant de mourir… ?

Sur ta bucket list tu parles de prendre part aux Jeux Olympiques, pour quelle discipline voudrais-tu y participer ?

Prendre part ne veut pas forcément dire être athlète. J’ai conscience que je vieillis et que je ne saurais probablement jamais le meilleur dans un sport donné. J’aimerais plutôt participer dans le Staff de l’équipe de France, comme par exemple être le coach d’un sportif

Concernant ta TransAtlantique à bord du voilier « Détours du monde », quel est l’élément déclencheur de ce projet qui peut paraître un peu fou ?

Photographie de l'itinéraire de la transatlantique de Capitaine Rémi

Je ne connais rien au monde de la mer mais j’ai toujours été attiré par cet univers. Traverser l’Atlantique, je ne sais pas vous, mais moi ça me faisait rêver ! À force de lire des articles sur le sujet, j’ai découvert qu’il était possible, même inexpérimenté, d’être équipier sur un bateau. Il n’en fallait pas plus pour me mettre à la recherche d’un équipage.

Était-ce le bateau de l’un d’entre vous ou l’avez-vous loué ?

Photographie du bateau RM1060 de la transatlantique du Capitaine Rémi

Nous avons effectué cette traversée à bord d’un RM1060, un voilier de 10 mètres de long. Le voilier n’appartenait à aucun membre de l’équipage. Notre Capitaine, Daniel, avait pour mission de le ramener au port de La Rochelle.

Comment votre équipage s’est-il formé ? Tes coéquipiers viennent tous du milieu de la mer mais pour toi, il s’agissait de ta première traversée !

Photographie de l'équipage de la transatlantique de Capitaine Rémi

Le Capitaine Daniel cherchait des équipiers pour l’aider à faire cette traversée. On ne traverse pas un océan tout seul (sauf lors d’évènements exceptionnels). Être à plusieurs sur un bateau permet de se répartir les temps de navigation et d’avoir un temps de sommeil plus agréable (car il faut toujours que quelqu’un soit éveillé pour surveiller la bonne conduite du voilier). Daniel a donc cherché des gens pour l’accompagner et a posté une annonce sur Internet.

Le cassoulet avec un vent de 26 nœuds : bon ou mauvais souvenir ?

Pour être franc, ce soir-là je n’ai pas réussi à manger quoi que ce soit. Mon estomac ne voulait rien accueillir.

(voir vidéo n° 1 « ma première fois »)

Tu es passé de ne pas pouvoir rester dans la cabine sans être malade à pouvoir cuisiner des cookies en combien de temps ? Félicitations par la même occasion !

Il m’a fallu un peu plus de 48 heures pour m’habituer au mal de mer. C’était atrocement long, entre l’envie de vomir permanente, la sueur et le mal de tête, ce n’était pas facile. Heureusement, mon oreille interne a fini par s’habituer et à partir du troisième jour, je ne ressentais plus rien du tout. L’appétit est revenu et vu qu’on s’ennuie pas mal sur le bateau et qu’on a à disposition une cuisine, on en profite pour faire des gâteaux, des pizzas, etc..

Te sens-tu d’attaque pour affronter une prochaine tempête ?

Franchement, pas pour tout de suite, même si je sais que je remettrais les pieds sur un bateau !

As-tu réussi à pêcher au cours de la traversée ?

Photographie d'une dorade pêchée par l'équipe de la transatlantique du Capitaine Rémi

Les premiers jours, nous n’avons pêché que des algues ! Pas un poisson à l’horizon… Au final, sur 30 jours en mer, nous avons réussi à pêcher uniquement deux poissons dont une dorade coryphène de plus d’un mètre de long.

(Voir vidéo n°7 « La pêche »)

Au cours de l’épisode 9 tu as vu tes premiers dauphins en pleine mer, comment t’es-tu senti ?

 

Comme un enfant, c’était un moment tellement magique que de voir ces jolis mammifères nous suivre pendant des heures. C’est presque irréel comme vision, et pourtant c’est bien vrai.

Quel a été ton premier sentiment une fois la traversée terminée ?

Un sentiment de fierté. Fier d’avoir osé me lancer dans une telle aventure, et fier d’arriver à bon port.

En fin de compte, qu’est-ce qui t’a le plus surpris lors de cette aventure ?

J’avais idéalisé cette traversée, je n’avais pas réalisé dans quoi je me lançais. Je ne savais rien du monde de la mer, je ne connaissais pas mes coéquipiers, je ne savais même pas combien de temps allait durer ce voyage. Ce qui m’a surpris, c’est la facilité avec laquelle notre corps et notre esprit peuvent s’adapter à tout.

Ce que tu as préféré ? Ce qui va te manquer ?

Photographie du Capitaine Rémi, vu de derrière
C’est bête, mais ce que j’ai préféré est également ce que j’ai détesté : avoir le temps. 35 jours pour faire Martinique – La Rochelle, c’est long, très long, surtout quand on est complètement coupé du monde extérieur. Mais c’est ça qui est bon, on a du temps pour nous même, pour réfléchir, pour lire et pour apprendre à prendre son temps. Et ce qui me manque déjà, ce sont mes camarades de choc !

Un regret ?

J’étais avec des experts de la voile et même si j’ai appris énormément de choses sur le monde de la mer, je suis certain que j’aurai pu apprendre beaucoup plus de choses !

Comment t’es-tu senti en revoyant les images de ta traversée lors du montage de tes vidéos ?

Photographie du Capitaine Rémi sur le RM1080, vu de face

C’est étrange car en regardant mes propres images, je n’ai pas l’impression que c’est moi sur le bateau ! Je suis d’autant plus content d’avoir des traces, aussi bien toutes ces vidéos, mais également mon journal de bord que je m’efforçais d’écrire tous les jours.

Comptes-tu faire toi aussi une course comme la transatlantique, voire même te relancer dans un projet comme celui-ci ?

Je cherche constamment à réaliser des défis qui sortent de l’ordinaire. Mon but étant de découvrir des univers que je ne connais pas. J’ai plein d’idées qui n’attendent qu’â être mises en place. J’adorais traverser un océan sur un porte-conteneurs par exemple !

 Ton rêve 47 est d’inspirer les autres ! Ne pourrais-tu pas déjà le rayer sachant que tu as inspiré beaucoup de personnes rien que par ta traversée en mer ?

Merci, je viens de le barrer ! Ahaha :D


Crédit photo: capitaineremi.com, chaîne youtube de Rémi

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