DÉCOUVERTE – La mer de Ross
Découverte par James Clark Ross en 1841, la mer de Ross est une baie profonde de l’océan austral située en Antarctique, entre la Terre Marie Byrd (zone de la région occidentale de l’Antarctique) et Terre Victoria (région située à l’Est de Terre-Adélie). Surnommée « le dernier océan » par les scientifiques en raison de son écosystème marin pratiquement immaculé, cette zone est justement en passe de devenir le plus grand sanctuaire marin de notre cher globe bleu.
Trésor de biodiversité
En octobre 2016, un accord très important concernant la mer de Ross a été conclu entre les pays membres de la Commission pour la conservation de la faune et de la flore marines de l’Antarctique (CCAMLR). Le protocole prévoit de faire de cet espace marin la plus grande réserve naturelle marine du monde. Il faut dire que cette baie demeure l’une des rares zones encore épargnées par l’activité humaine et ses dégâts sur le plan écologique. De surcroît, elle abrite de nombreux microorganismes uniques et des espèces animales importantes pour l’équilibre de l’écosystème marin, à l’instar des krills, légines, calmars géants et autres rorquals. On y trouve pas moins de 40 % de la population mondiale de manchots Adélie et pratiquement le quart de la population mondiale des manchots empereurs.
En outre, la sauvegarde d’espèces à risque comme les baleines de minke et les phoques de Weddell passe obligatoirement par une protection rigoureuse de ce sanctuaire de biodiversité. Précisément, la réserve que forme la mer de Ross couvre une zone de 1,55 million de km², dont 1,12 million de km² seront interdits à la pêche. Ainsi, moins de 30 % des eaux demeureront ouvertes à la pêche scientifique et industrielle, la pratique de celle-ci se faisant de manière régulée et contrôlée.
Enjeux écologiques
La création de cette aire marine protégée a pour but de préserver un patrimoine naturel en péril pourtant considéré comme l’une des plus riches faunes maritimes de la planète. Par ailleurs, les nouvelles dispositions de la CCAMLR vont aussi permettre de mieux étudier les espèces rares qui abondent dans cette zone, sans porter atteinte à leur existence. On n’oubliera également pas de souligner que la transformation de la mer de Ross en un gigantesque sanctuaire marin met en lumière d’autres problématiques importantes.
Des enjeux qui sont d’abord écologiques. Car il faut savoir que les autres aires marines protégées dans le monde ne représentent que 4 % des océans et que cette initiative pourrait encourager la création d’autres zones sensibles, notamment dans les autres mers possédant un écosystème pour lequel il est urgent de mener des actions de préservation. Et les enjeux s’expriment aussi sur l’échiquier politico-économique, en considérant que les 4 % précédemment cités sont des parcelles où la pêche n’est pas exclue et où elle y est pratiquée sans contrôle réellement diligent. La création d’autres aires marines protégées pourrait permettre la mise en place d’un système de régulation plus stricte et la préservation de nombreuses espèces.